LA TROUPE
Metteur en scène et fondatrice de Troïm Teater. Titulaire d’une Maîtrise de Théâtre de l’Université Paris III (1987), elle commence son « aventure » de metteur en scène dès l’obtention de son diplôme.
Pour célébrer le bicentenaire de la Révolution Française, la municipalité de sa commune lui confie la création d’un spectacle. Il s’en suit une douzaine de représentations dans la commune et dans les localités avoisinantes. Public et professionnels accueillent ce premier travail avec enthousiasme qui a également fait l’objet d’une émission très flatteuse sur la BBC. A la suite du spectacle, avec quelques passionnés, elle crée la compagnie théâtrale « La Porte Entr’ouverte » avec laquelle elle dirigera plusieurs représentations.
Elle anime des ateliers et des cours de théâtre pour adultes, adolescents et enfants dans le cadre des activités culturelles de différentes communes. Elle fait aussi des adaptations de pièces radiophoniques diffusées sur France Culture. Lors d’un séjour prolongé aux Etats Unis elle mettra en scène « Le songe d’une nuit d‘été » de Shakespeare, en anglais.
En 1999, sa passion pour la langue de ses parents se réveille et elle décide de s’inscrire à des cours de yiddish. Sur l’insistance de Renée Kaluszynski, sa première enseignante, elle quitte la « La Porte Entr’ouverte » pour créer un atelier de théâtre yiddish dont est issue la troupe Troïm Teater.
Juif polonais de naissance, Russe par l’amour de la langue de Pouchkine, Français d’adoption et informaticien dans sa vie « précédente », Alik (comme on l’appelle familièrement) s’est laissé entrainer dans le théâtre par son épouse Charlotte. Après le départ à la retraite il a obtenu le Diplôme universitaire d’études juives à l’Université Paris I puis une Maitrise d’études juives de l’Université Paris VIII. Acteur, il assurait aussi l’administration de la troupe, la fabrication des accessoires, la mise en place de la technique des surtitres et la coordination de tous les aspects techniques des représentations.
Annick Prime-Margules est née à Paris de la rencontre d’un Breton et d’une Juive polonaise. Elle étudie les Arts appliqués puis va à l’Université pour étudier les arts plastiques, la scénographie et l’écriture théâtrale. Plasticienne, également enseignante en arts plastiques et en yiddish. Elle raconte : « Ma première expérience théâtrale fut, semble-t-il, capitale : ma mère m’avait emmenée voir Le Petit chaperon rouge à la salle des conférences d’Ivry sur Seine où nous habitions. J’avais trois ans. Elle dut, à un certain moment de l’histoire, me sortir de la salle, mes cris de terreur gênant manifestement la représentation. Quelques années plus tard, jeune adolescente, j’ai la chance de voir La Folle de Chaillot, au TNP, avec Edwige Feuillère et Georges Wilson puis, de nouveau à Ivry, j’assiste aux séances de l’Atelier théâtre dirigé par Antoine Vitez. Ces expériences, d’autres qui se suivent et perdurent jusqu’à aujourd’hui, ainsi que mon amour de la langue yiddish, tout ceci saupoudré par le souvenir de l’enthousiasme de ma mère pour tout ce qui se passe sur une scène, théâtre ou opéra, ne pouvait me mener autre part qu’à la magie de jouer du théâtre yiddish… en yiddish. »
Après de nombreuses années professionnelles au service de l’orientation de lycéens et d’étudiants, Annie a mis à profit sa retraite pour satisfaire une envie très profonde : celle de « se mettre en bouche » du yiddish, langue de sa grand’ mère, laquelle avait vécu au sein de sa famille.
Elle l’a fait en s’inscrivant à la chorale de Jacinta et ce fut une source de très grand plaisir de 2003 à 2006.
Elle a du interrompre cette activité pour des raisons familales.
Entrainée, en 2011, par son compagnon, Michel Kornfeld, elle entra timidement dans la troupe du Troïm Teater. Doublure en 2012 lors des dernières représentations de « Dos Groyse Gevins » elle est heureuse de voir se créer « Homen’s mapole » et d’y prendre sa part.
Les premiers mots murmurés, chantés et parfois criés au-dessus du berceau parisien de Betty Reicher émanèrent en yiddish d'un père émigré de Galicie et d'une mère native de Lodz. Diplômée de droit privé mais frustrée de son amour pour la scène, Betty Reicher mène parallèlement une carrière de juriste "pour vivre" et une activité de comédienne-chanteuse pour "exister". Ainsi, elle joue dans Fin de partie (Beckett), Noces de sang (Garcia Lorca), Trahisons (Pinter) et différents rôles du répertoire classique et moderne. Puis elle rencontre Christian Dente, assistant de Vitez et fondateur de l'Ecole de la chanson où elle fait une formation de chanteuse, écrit ses propres chansons , et crée un tour de chant original franco-yiddish parsemé de textes où elle raconte son enfance franco-juive, tour de chant qu'elle donne régulièrement lors de concerts publics. Depuis quelques années, elle poursuit des études littéraires de yiddish à la Maison de la Culture Yiddish où elle exerce aussi un bénévolat et où elle a eu le grand bonheur de rencontrer Charlotte Messer et la troupe du Troïm-Teater dans laquelle elle joue aujourd'hui.
Il faut croire que très tôt dans son enfance une bonne étoile lui a montré la bonne voie à suivre dans trois domaines :
il a appris et pratiquait le yiddish au patronage de la rue Amelot ;
au même patronage il a joué des piécettes en yiddish, y compris une fois dans la salle Pleyel ;
il a été soliste dans le chœur de la synagogue de rue des Tournelles
Les années ont passé et il est resté fidèle à la voie tracée par sa bonne étoile : il pratique le yiddish à la Maison de la Culture Yiddish, il fait du théâtre yiddish dans notre troupe et continue de chanter dans différentes chorales, y compris dans le chœur baroque. Entre temps il a joué du Tchékhov et du Arabal avec une troupe du ministère de l’aviation civile et du théâtre yiddish avec la troupe d’Alain Fisher.
Sportif, il a pratiqué du parachutisme, de la plongée sous-marine, de l’équitation, du ski alpin et surtout du Judo, dont l’enseignement est devenu sa profession.
Né dans une famille de juifs polonais émigrés avant la guerre, le yiddish est resté la langue de communication quotidienne avec une grande partie de ses proches. Le hasard d'une rencontre avec Michel Fisbein l'a amené à rejoindre la troupe du Troim Teater.
Professeur de yiddish et membre de la troupe « Troïm Teater », Dorothée a toujours eu la passion de la fête et le goût des langues.
Chanter, danser, faire du théâtre, apprendre ou enseigner une langue étrangère, telles sont ses lignes de force.
Professeur agrégée d'allemand, elle a toujours aimé lier enseignement et animation .
Après avoir suivi à Oxford les universités d'été de yiddish et également les cours de Yitshok Niborski à Paris elle est amenée tout naturellement à enseigner cette langue à la Maison de la Culture Yiddish en y intégrant chant, récitation et théâtre.
De ses premiers contacts avec la culture yiddish dans les colonies du S.K.I.F elle garde le goût de la chanson yiddish et participe dès sa création de l'atelier chanson de l'AEDCY sous la direction de Fanny Amiel puis de Jacques Grober, de Meredith et à la Maison de la Culture Yiddish sous la direction de Jacinta puis de Shura Lipovski .
Passionnée de danse, elle participe aux championnats de danse sportive amateur et obtient le titre de championne de France.
Elle a fait partie des ateliers théâtre organisés par l'AEDCY sous la direction d'Oscar Fessler puis de Raphael Goldwasser.
Dans la troupe dirigé par Charlotte Messer elle a joué dans la pièce de Sloves , « Les Jonas et la baleine » et dans celle de Sholem Aleykhem , « Le divorce ».
Erika Dickenherr est née en Allemagne. Les lettres et les cultures étrangères l'ayant toujours captivée, elle est devenue traductrice et professeur d'allemand en France. Elle raconte : « Il y a trente ans, je suis tombée amoureuse du yiddish lors d'un récital de Talila à Paris. Subjuguée par la beauté de cette langue j'ai voulu en percer le mystère poétique. Plus tard, j'ai donc suivi pendant plusieurs années des cours avec Yitshok Niborski à Paris VII, et mon enthousiasme n'a jamais faibli. Pour faire coïncider deux passions, celle des mots et celle des gestes, j'ai rejoint la troupe du Troïm-Teater qui me permet de jouer des personnages du répertoire yiddish et de faire vivre en moi jusqu'à la faire mienne la culture ashkénaze ».
Erika fut emportée par la maladie le 24 septembre 2015
Plongée dès l’enfance dans le mélodrame atavique quotidien, jouer la comédie en Yiddish est un rêve qui n’a rien de surprenant. Après une carrière d’avocate, elle a mis au service de la troupe son yiddish savoureux dans « La chute de Haman ».
- A 6 ans, elle pense déjà au mariage et rencontre son premier public en colonie de vacances, dans un sketch intitulé "Quand allons-nous nous marier ?"
- A 20 ans, parée des plus beaux atours de la reine Esther, elle se prépare à rencontrer son futur mari, le roi Assuérus dans un "Pourimshpil" d'Itsik Manger interprété par l'atelier de théâtre yiddish d'Alain Fischer.
- A 44 ans et 3 maydelekh (filles) plus tard, elle intègre avec son époux la Compagnie Troïm-Teater dirigée par Charlotte Messer, pour se marier sur scène, avec un consentement arraché à grand peine à ses parents, avec l'un des "Deux Kune-Lemel" d'Avrom Goldfaden.
- A 48 ans, nouvelle scène de mariage, toujours avec la bénédiction de Charlotte mais cette fois sans celle de ses parents, au jugement faussé par le gros gain d'argent du "Dos groyse gevins " de Sholem Aleykhem. Enfin passé la cinquantaine, de nouveau dans le rôle d’Ester, elle épouse le roi Assuérus, Michel Fisbein, qui n’est autre que son mari dans la vie civile.
- Médecin biologiste spécialisé en Hématologie
- Autodidacte de la langue yiddish
- A joué dans toutes les réalisations
- Chanteur et guitariste (folk song américain, rock-pop anglo-saxonne, répertoire yiddish)
- Spécialiste du cinéma américain
- Pratique le sport de tennis en compétition
Née dans une famille dont les grands parents sont venus de Russie et de Roumanie ; Un goût prononcé pour la découverte d’autres cultures m'a mené vers un doctorat en langues et civilisation orientales ; Interprète et traductrice de chinois est mon métier. Ces dernières années ma vie a pris une nouvelle impulsion par un engagement en bénévolat auprès d'enfants vivants en situation de grande précarité par des actions de sensibilisation à la lecture ; ainsi qu'un retour passionné vers l'étude du yiddish et de sa culture, au travers entre autre de la belle aventure du Troïm-Teater de Charlotte Messer.
Michel est né à Paris d’une mère, fille d’immigrés roumains, et d’un père venu de Pologne en 1930. Dans son enfance, les chansons yiddish et les disques des humoristes Dzigan et Schumacher, écoutés le dimanche en famille, ont contribué à maintenir le lien avec la culture yiddish. Entre 1983 et 1985, Il suit les cours de Yitskhok Niborski à l’Association pour l’Etude et la Diffusion de la Culture Yiddish. Sur les conseils de son épouse, Laurence Aptekier-Fisbein, il rejoint la troupe du Troïm Teater de Charlotte Messer à la Maison de la Culture Yiddish en 2006. Michel Fisbein est ingénieur dans un groupe industriel de communication.
Né sous le signe de la dualité, Abish Michel a grandi dans une France troublée par la guerre où il lit beaucoup en français et parle yiddish avec sa mère.
A l’âge adulte, il travaille en tant qu’ingénieur dans un groupe industriel et oublie quelque peu sa langue maternelle, mais enrichit ses connaissances linguistiques en pratiquant l’allemand. Son métier l’amène à exercer son esprit à la rigueur scientifique, tout en laissant intacte une grande sensibilité.
A l’âge mur, il découvre la Maison de la Culture Yiddish et la fréquente avec gourmandise pendant deux décennies.
A l’âge de la retraite, il intègre la troupe du Troïm Teater avec enthousiasme et y déploie une ardeur toute juvénile. Il affirme que lorsqu’il répète ou qu’il joue, c’est comme si un poète lui chantait à l’oreille : « Hulliet, kinderlekh » ( Amusez-vous bien, les enfants , chanson célèbre du répertoire)
Née à Paris de parents émigrés de Pologne a parlé le Yiddish avec sa grand’mère maternelle.
Sensibilisée à l’art par sa profession de brocanteuse antiquaire a géré un atelier de restauration de meubles et de tableaux
Elle a pratiqué plusieurs méthodes d’expression corporelle et théâtrale, suivi des stages de mime et de lecture à voix haute.
Membre actif de la MCY, elle participe à la troupe du Troïm-Teater depuis sa création. Le théâtre lui permet de s’exprimer dans la langue de son enfance.
« La vie est allée au théâtre » (Moshé Nadir)
Mireille aussi et elle espère y rester longtemps.
Communication et mécénat: Muriel Pragier voit sa participation comme une chance de renouer avec la langue de l’enfance.
Renée Kaluszynski fait partie du cercle des amis yiddishisant qui ont formés, en 1981, l’Association pour l’Etude et la Diffusion de le Culture Yiddish (AEDCY). En 2002 cette association a fusionnée avec la Bibliothèque Medem pour former la Maison de la culture yiddish, dont Renée continue à être une militante dévouée et membre du conseil d’administration. En 2000, alors qu’elle enseignait le yiddish (notamment à Charlotte Messer), elle a incitée cette dernière à créer un atelier théâtre en yiddish, afin de perfectionner l’expression orale dans cette langue, en s’appuyant sur les textes dramatiques des auteurs yiddish. C’est à partir de cet atelier qu’est né le Troïm-Teater, dont Renée est une fidèle participante. Ella a joué dans toutes les pièces et fragments dramatiques de la troupe. Dans la pièce Dos groyse gevins (Le gros lot) elle tient le rôle de Malké-la-marieuse.
Sonia est une rescapée d’Auschwitz.. Malgré son passé tragique – ou est-ce à cause de lui, comme si elle voulait démontrer l’échec de ses persécuteurs ? – elle est la personnification de la joie de vivre.
Née en Pologne, elle arrive en France à l’âge de deux ans, mais ne commence à parler le français que deux ans plus tard, à la maternelle. Le yiddish, elle l’a toujours parlé avec ses parents. C’est son père, poète, journaliste, enseignant qui lui a appris à lire et à écrire en cette langue avant qu’elle n’entre à l’école communale. Férus d’art et de culture, ses parents lui ont fait apprendre le violon et l’amenaient au théâtre, aux concerts, au cinéma et aux musées. Elle a toujours chanté et au lycée préparait des pièces de théâtre pour les fins d’années.
Pendant l’occupation nazie Sarah fut emportée dans la tourmente, comme la plupart des Juifs. Arrêtée le 16 juillet 1942, elle s’évade du Vél’ d’Hiv mais est dénoncée et déportée à Auschwitz en 1944.
A la sortie de la guerre et des camps elle a travaillé au célèbre théâtre yiddish de marionnettes « Hakl-Bakl » de Sim. Schwarz, qui se produisait trois fois par semaine et faisait des tournées en France et en Belgique. Bien que les pièces étaient jouées entièrement en yiddish (il n’y avait pas encore de sur-titrage !) la troupe a eu d’excellentes critiques, même dans la presse nationale.
Elle parle un yiddish savoureux avec le célèbre accent de Volhynie, qui est devenu la « norme » du théâtre yiddish d’avant la guerre.
Elle a rejoint notre troupe dès la création de l’atelier théâtre et en est resté un des piliers. Sa performance dans le rôle de « Herold » dans « Les Jonas et la Baleine » était particulièrement remarquée. En « congé sabbatique » actuellement, elle consacre une grande partie de son temps à enseigner la mémoire de la Shoah dans les écoles et les lycées, et à accompagner les groupes d’étudiants dans les visites du camp d’Auschwitz.
Il a manifesté très jeune son goût pour la musique : le violon, la mandoline, mais il a surtout suivi assidûment, pendant ses études dentaires, les cours de guitare classique de l'Académie de Guitare dirigée par Alexandre Lagoya.
Sa dextérité et sa patience l'ont orienté vers le modélisme (maquettes de bateaux, d'après les plans du Musée de la Marine), la peinture sur bois et sur soie.
Avec les cours de yiddish, il a cherché à retrouver les subtilités d'une langue chère à sa mémoire. Ce qui, avec le besoin de se manifester au sein d'un groupe, l'a naturellement dirigé vers le Troïm Teater, animé par Charlotte Messer.
Cette nouvelle expérience lui a permis de dévoiler sa personnalité et de s'exprimer ainsi à travers toute la saveur et la richesse de textes en yiddish.