LE YIDDISH
LES ORIGINES DE LA LANGUE YIDDISH
Le yiddish, qui s'écrit en caractères hébraïques, est une langue composite issue du judéo-allemand médiéval que parlaient les Juifs installés dans la vallée du Rhin. Leur langue vernaculaire, basée sur le dialecte germanique local, s'est enrichie de nombreux ajouts d'origine hébraïque ainsi que d'apports romans.
C'est une langue de fusion à l'instar de l'anglais, du swahili ou des langues créoles. On y décèle un substrat germanique (qui représente de 70 à 75 % du stock lexical) enrichi d'apports romans, hébréo-araméens (près de 15 %), slaves et – dans le monde anglo-saxon – anglais. Langue vivante et donc en mutation constante, le yiddish a incorporé au cours de son évolution des éléments provenant de l'interaction entre les communautés juives et la population environnante. D'où un vocabulaire particulièrement étendu qui lui permet d'user de différents registres, les synonymes en provenance de fonds lexicaux distincts étant fréquemment dotés d'un sens particulier. Les communautés juives de l'aire linguistique allemande, dites ashkénazes (de l'hébreu Ashkenaz qui désigne l'Allemagne), se sont déplacées vers l'Est par vagues migratoires successives.
De manière générale, on s'accorde à distinguer deux aires dialectales majeures, le yiddish occidental et le yiddish oriental. Le premier comprend les parlers spécifiques des Pays-Bas, d'Alsace, de Suisse et d'Allemagne, le second ceux qui étaient usités en Pologne, en Lituanie, en Russie Blanche, en Ukraine (Volhynie et Podolie), en Roumanie (Valachie) et dans les Pays Baltes.
Le yiddish, qui s'écrit en caractères hébraïques, est une langue composite issue du judéo-allemand médiéval que parlaient les Juifs installés dans la vallée du Rhin. Leur langue vernaculaire, basée sur le dialecte germanique local, s'est enrichie de nombreux ajouts d'origine hébraïque ainsi que d'apports romans.
C'est une langue de fusion à l'instar de l'anglais, du swahili ou des langues créoles. On y décèle un substrat germanique (qui représente de 70 à 75 % du stock lexical) enrichi d'apports romans, hébréo-araméens (près de 15 %), slaves et – dans le monde anglo-saxon – anglais. Langue vivante et donc en mutation constante, le yiddish a incorporé au cours de son évolution des éléments provenant de l'interaction entre les communautés juives et la population environnante. D'où un vocabulaire particulièrement étendu qui lui permet d'user de différents registres, les synonymes en provenance de fonds lexicaux distincts étant fréquemment dotés d'un sens particulier. Les communautés juives de l'aire linguistique allemande, dites ashkénazes (de l'hébreu Ashkenaz qui désigne l'Allemagne), se sont déplacées vers l'Est par vagues migratoires successives.
De manière générale, on s'accorde à distinguer deux aires dialectales majeures, le yiddish occidental et le yiddish oriental. Le premier comprend les parlers spécifiques des Pays-Bas, d'Alsace, de Suisse et d'Allemagne, le second ceux qui étaient usités en Pologne, en Lituanie, en Russie Blanche, en Ukraine (Volhynie et Podolie), en Roumanie (Valachie) et dans les Pays Baltes.
LE YIDDISH DE NOS JOURS
De nos jours le yiddish est parlé par différents groupes de population. En Europe, la langue perdure parmi les survivants des générations élevées dans cette langue, même si ceux-ci sont peu nombreux à cause de l’extermination d’une grande majorité de ses locuteurs. En comptant les pays de l’ex Union Soviétique, il reste encore quelques dizaines de milliers de personnes parlant yiddish, pour la plupart âgées.
Au Canada et aux États-Unis, (surtout dans certains quartiers de New-York) ainsi qu’en Israël, les mouvements juifs orthodoxes issus des pays de l’Europe centrale et orientale ont gardé cette langue comme langue vernaculaire. Le Yiddish est parlé également en Argentine, au Brésil et en Australie. Dans l’ensemble, la communauté de locuteurs de yiddish est estimée à plusieurs centaines de milliers d’individus.
Depuis plusieurs années, on peut observer un intérêt grandissant pour la langue et la culture yiddish chez les Juifs comme chez les non-Juifs. Les jeunes générations, surtout dans les pays de l’Europe de l’Est mais aussi à l’Ouest, redécouvrent ainsi une culture ancestrale basé sur le Yiddish et qui faisait partie intégrante de leurs cultures nationales.
Cet intérêt a permis la création de chaires d'enseignement dans diverses universités d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Israël, ainsi que la création de festivals yiddish dans plusieurs pays du monde.
Les activités de la Maison de la Culture Yiddish - Bibliothèque Medem à Paris (notamment de ses cours de yiddish et de ses ateliers), permettent à chacun de satisfaire cet intérêt qui excède manifestement la simple curiosité ou l'entretien d'une nostalgie.
De nos jours le yiddish est parlé par différents groupes de population. En Europe, la langue perdure parmi les survivants des générations élevées dans cette langue, même si ceux-ci sont peu nombreux à cause de l’extermination d’une grande majorité de ses locuteurs. En comptant les pays de l’ex Union Soviétique, il reste encore quelques dizaines de milliers de personnes parlant yiddish, pour la plupart âgées.
Au Canada et aux États-Unis, (surtout dans certains quartiers de New-York) ainsi qu’en Israël, les mouvements juifs orthodoxes issus des pays de l’Europe centrale et orientale ont gardé cette langue comme langue vernaculaire. Le Yiddish est parlé également en Argentine, au Brésil et en Australie. Dans l’ensemble, la communauté de locuteurs de yiddish est estimée à plusieurs centaines de milliers d’individus.
Depuis plusieurs années, on peut observer un intérêt grandissant pour la langue et la culture yiddish chez les Juifs comme chez les non-Juifs. Les jeunes générations, surtout dans les pays de l’Europe de l’Est mais aussi à l’Ouest, redécouvrent ainsi une culture ancestrale basé sur le Yiddish et qui faisait partie intégrante de leurs cultures nationales.
Cet intérêt a permis la création de chaires d'enseignement dans diverses universités d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Israël, ainsi que la création de festivals yiddish dans plusieurs pays du monde.
Les activités de la Maison de la Culture Yiddish - Bibliothèque Medem à Paris (notamment de ses cours de yiddish et de ses ateliers), permettent à chacun de satisfaire cet intérêt qui excède manifestement la simple curiosité ou l'entretien d'une nostalgie.
LE COURANT YIDDISHISTE
Au cours du XIXème siècle, les communautés juives d'Europe de l'Est et d'Europe centrale ont dû abandonner leur mode de vie traditionnel. Contrairement à l'Occident et aux Etats- Unis, où cette évolution est allée de pair avec l'acquisition du statut de citoyen, l'émancipation y est restée entravée par le sous-développement économique et les blocages du système politique. Les Juifs est-européens ont donc conservé dans une grande mesure leur particularisme qui s'estompait ailleurs et ce contexte a opéré comme facteur de conservation du yiddish.
Avec la montée des nationalismes et l'apparition de l'antisémitisme moderne s'est forgée une conscience collective juive s'exprimant notamment par la revendication d'une autonomie culturelle ayant pour vecteur le yiddish. Ce courant "yiddishiste" s'est imposé comme un facteur de poids dans la vie juive.
A la veille de la seconde guerre mondiale, quelque 11 millions de personnes, soit les trois quarts de la population juive mondiale, parlaient le yiddish, dont 6.770.000 en Europe de l'Est et 317 000 en Europe occidentale. Cette vie foisonnante fut entravée par la Shoah. L'entreprise génocidaire nazie a éradiqué la quasi-totalité de la population juive européenne, surtout à l'Est où se concentrait justement la grande masse de la population yiddishophone. Par ailleurs, une autre donnée a concouru à l'étiolement de la culture yiddish, déjà très fortement compromise par la catastrophe de la Shoah: les parents yiddishophones n'ont pas réussi à transmettre leur langue et leurs enfants n'en ont conservé au mieux qu'une connaissance passive.
Au cours du XIXème siècle, les communautés juives d'Europe de l'Est et d'Europe centrale ont dû abandonner leur mode de vie traditionnel. Contrairement à l'Occident et aux Etats- Unis, où cette évolution est allée de pair avec l'acquisition du statut de citoyen, l'émancipation y est restée entravée par le sous-développement économique et les blocages du système politique. Les Juifs est-européens ont donc conservé dans une grande mesure leur particularisme qui s'estompait ailleurs et ce contexte a opéré comme facteur de conservation du yiddish.
Avec la montée des nationalismes et l'apparition de l'antisémitisme moderne s'est forgée une conscience collective juive s'exprimant notamment par la revendication d'une autonomie culturelle ayant pour vecteur le yiddish. Ce courant "yiddishiste" s'est imposé comme un facteur de poids dans la vie juive.
A la veille de la seconde guerre mondiale, quelque 11 millions de personnes, soit les trois quarts de la population juive mondiale, parlaient le yiddish, dont 6.770.000 en Europe de l'Est et 317 000 en Europe occidentale. Cette vie foisonnante fut entravée par la Shoah. L'entreprise génocidaire nazie a éradiqué la quasi-totalité de la population juive européenne, surtout à l'Est où se concentrait justement la grande masse de la population yiddishophone. Par ailleurs, une autre donnée a concouru à l'étiolement de la culture yiddish, déjà très fortement compromise par la catastrophe de la Shoah: les parents yiddishophones n'ont pas réussi à transmettre leur langue et leurs enfants n'en ont conservé au mieux qu'une connaissance passive.
LE THÉÂTRE YIDDISH
Durant les quelques 130 ans de son histoire, le théâtre yiddish a rempli des fonctions différentes auprès de la population juive. Créé initialement en Europe Orientale en tant que divertissement, il s'adressait en premier lieu à un public populaire dont le yiddish était la première, sinon l'unique langue vernaculaire. Ses premiers comédiens étaient des chanteurs et conteurs de cabarets et son répertoire était composé d'œuvres faciles, d'opérettes, de mélodrames et de comédies musicales.
Dès la fin du 19e et le début du 20e siècle des milieux intellectuels juifs aspirent à la création d'un théâtre de qualité, comparable à ce qui se passe sur les scènes russes et européennes. C'est la naissance d'une littérature dramatique de qualité dont I.L. Peretz, Sholem-Aleykhem et Jacob Gordin sont les précurseurs, ainsi que des troupes artistiques comme celles de Esther-Rachel Kaminski à Varsovie et de Peretz Hirshbein à Odessa.
Dès lors la fonction du théâtre yiddish change. En plus de son aspect purement divertissant, il devient un outil d'éducation des masses juives, ou pour citer un des artisans de ce nouveau théâtre, Abraham Itzhok Kaminski, un moyen « de sortir les Juifs de leur ghetto ».
Dans les années d'après la Shoah la fonction du théâtre yiddish est toute différente: apporter de l'espoir aux rescapés et survivants et témoigner de l'échec de l'entreprise d'extermination nazie. C'est à cette tâche que s'attellent les théâtres yiddish de Varsovie, de Bucarest, de Paris, de Londres et de New York.
Aujourd’hui avec une Europe Centrale vidée de ses juifs, il ne reste que peu de ceux, pour qui le yiddish est encore une langue parlée quotidiennement. Les théâtres yiddish ont suivi ce mouvement et peu à peu ont éteint les feux de leurs rampes.
La fin du 20e siècle a pourtant connu un regain d'intérêt pour la langue yiddish, tant parmi ceux qui souhaitaient retrouver l'usage de la langue de leurs parents et grands-parents, que parmi les jeunes chercheurs, juifs ou non, qui ont pris conscience des trésors de la culture yiddish qui restent à explorer dans les bibliothèques et médiathèques du monde. Parmi ces trésors il y une richesse d'œuvres dramatiques disparues des scènes depuis des années, ou qui n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer sur « les planches ».... !
Durant les quelques 130 ans de son histoire, le théâtre yiddish a rempli des fonctions différentes auprès de la population juive. Créé initialement en Europe Orientale en tant que divertissement, il s'adressait en premier lieu à un public populaire dont le yiddish était la première, sinon l'unique langue vernaculaire. Ses premiers comédiens étaient des chanteurs et conteurs de cabarets et son répertoire était composé d'œuvres faciles, d'opérettes, de mélodrames et de comédies musicales.
Dès la fin du 19e et le début du 20e siècle des milieux intellectuels juifs aspirent à la création d'un théâtre de qualité, comparable à ce qui se passe sur les scènes russes et européennes. C'est la naissance d'une littérature dramatique de qualité dont I.L. Peretz, Sholem-Aleykhem et Jacob Gordin sont les précurseurs, ainsi que des troupes artistiques comme celles de Esther-Rachel Kaminski à Varsovie et de Peretz Hirshbein à Odessa.
Dès lors la fonction du théâtre yiddish change. En plus de son aspect purement divertissant, il devient un outil d'éducation des masses juives, ou pour citer un des artisans de ce nouveau théâtre, Abraham Itzhok Kaminski, un moyen « de sortir les Juifs de leur ghetto ».
Dans les années d'après la Shoah la fonction du théâtre yiddish est toute différente: apporter de l'espoir aux rescapés et survivants et témoigner de l'échec de l'entreprise d'extermination nazie. C'est à cette tâche que s'attellent les théâtres yiddish de Varsovie, de Bucarest, de Paris, de Londres et de New York.
Aujourd’hui avec une Europe Centrale vidée de ses juifs, il ne reste que peu de ceux, pour qui le yiddish est encore une langue parlée quotidiennement. Les théâtres yiddish ont suivi ce mouvement et peu à peu ont éteint les feux de leurs rampes.
La fin du 20e siècle a pourtant connu un regain d'intérêt pour la langue yiddish, tant parmi ceux qui souhaitaient retrouver l'usage de la langue de leurs parents et grands-parents, que parmi les jeunes chercheurs, juifs ou non, qui ont pris conscience des trésors de la culture yiddish qui restent à explorer dans les bibliothèques et médiathèques du monde. Parmi ces trésors il y une richesse d'œuvres dramatiques disparues des scènes depuis des années, ou qui n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer sur « les planches ».... !